Carlos de Oliveira( Poème traduit) suite...2-)
10
« Là haut, terre,
tu semblais en torpeur
endormie
dans un rêve épais de ton sommeil.
Et combien de nuits
avec le clair de lune à murmurer à notre porte
nous avons pensé que tu faisais semblant d’être morte
seulement pour ne pas te réveiller avec ta vie
les fils que tu as crées
et à nouveau tu les as appelés
à ton silence.
11
Mais un jour
à une heure d’un crépuscule quelconque
quand nous plus seuls nous nous sommes retrouvés
brillait subitement sur les plages
une lueur de feu.
Et penchés sur les mers
nous avons dit
qu’ils ont été faits
non pour l’abandon
mais pour en eux fleurir
la grande et trouble fleur
de ce feu encore pour ouvrir.
C’est pour cela que je suis venu,
descendant aux enfers qui crépitent
dans le regard futur
des animaux fougueux
que tu es en train de créer
dans ton ventre secret.
C’est pour cela que je suis venu,
Mourant longuement
Les mortes déguisées dans le trajet.
13
Simple goutte
d’une sueur qui semble
à peine anxiété,
mais elle court sur ton visage
dans la fièvre des montagnes,
dans la folie des fleuves
des hommes, des villes,
je viens accuser les coupables de la surface
à la justice
de tes tempêtes.
14
Ceux
qui sentent obscurément
par le cœur des revolvers;
et allument les gestapos de la pitié,
les Atilas croisades
qui défigurent ta face.
ceux
qui écrasent les étoiles
au nom des droits stellaires
après avoir imaginé pour leur rêve
des cachots polaires.
15
Et malgré
que ta haine me condamne
à cet enfer,
et me condamne
à des siècles de soif,
aussi je t’accuse, terre :
D’étant feu
ne pas les brûler
d’ayant du vent
de ne pas les amener,
d’avoir toujours sur ton dos
l’horreur des mers
où ils ne s’enfoncent ;
de ne pas libérer
la bête qui venge
notre orgueil d’hommes.
16
Je te le jure par mes yeux
que je viens te demander
l’apocalypse de l’espérance :
la caresse de la peste,
les pattes d’un cheval,
l’incendie d’une lance ;
les dents arrachées
à la carie de la faim ;
la douloureuse guerre
dans les tombes des morts
et des vivants sans nom.
17
Dans la mi nuit
des cités intérieures
en ruines,
a un coup de ta lumière,
exploseront les vieilles âmes
comme des volcans mûrs
ou des métaux saturés
mettant en fureur les mines.
E tandis que la lune de vinaigre
pioche dans un vomissement
les hauteurs,
iront passer comme un frémissement
pour déjà mourir,
clignotantes et bleuâtres,
les ongles de la volupté
dans la peau des choses pures.
18
Des fleuves envenimés
entraîneront du haut
les bergers et les bêtes
chantant pour la ténèbres
les églogues de la folie.
Et libres de suite
les couleuvres que je chauffe dans mos sang,
pêchés libérateurs
ou langues de serpent,
rouleront par les eaux du futur
comme le déluge noir
ou comme le feu sombre.
19
Et quand les coqs presque morts
annonceront enfin
leurs clairons désespérés
dans un dernier cohue
de ta ire
il ira monter
des flammes qui ont modelé
ton visage de sable
sur des funestes dunes
une odeur de blé, de miel, d’hommes
et à la résine propice des forets.
20
( La cendre de la bataille
dissoute en éclats
amenée ensuite
dans la croupe du temps,
dans le vent de tes crinières,
ne sera plus
je sais
que mon âme,
morte pour ta gloire,
dispersée dans son propre oubli). »
TRADUCTION : Rosario Duarte da Costa
01/01/2009 Copyright