MEMOIRES: Je n’ai rien oublié …
Auteure des photos sur cette page: Isabel Gomes da Silva"olhares.com"
MEMOIRES
Je n’ai rien oublié …
Je n’ai rien oublié... ni des trottoirs du soleil, ni des sales guerres...
Depuis toute petite on me disait «tu verras, tu verras ».
- Je verrais quoi ?
- Je l’ignore !
Mais, de ce que j’ai vu, je n’ai rien oublié... ni les champs secs ou verdoyants, ni les hautes falaises regardant d’en haut l’océan,
alimentant leurs fonds avec le pétrissement les rochers des
plages.
Je n’ai pas oublié la mer habillée dans toutes les couleurs.
Ni les eaux défaites en milliers de perles, soulevées à vouloir
atteindre les cimes des collines.
Je n’ai jamais oublié les rues enfouies dans les villages là, où
les berbères s’installèrent pour conquérir les terres et distribuer
leur culture.
Ni les trottoirs du soleil j’ai pu oublier, même avec ses sales
guerres...
Je n’ai jamais oublié les hommes qui vécurent dans ce rectangle
de terre, depuis le début des temps !
Mais, est-ce que V. Hugo a pu oublier les falaises d’Étretat, ou
Flaubert l’Horloge et la Cathédrale de Rouen ?! Ou, est-ce que
M. Proust a oublié les paysages, les églises, cimetières, châteaux
et tous les manoirs Normands, qui lui ont permis d’écrire
«À l’ombre d’une jeune fille en fleur »?!
Et, est-ce que F. Pessoa a oublié Lisboa, la ville où il a écrit toute
son œuvre ?! Il suffira d’un poème (un seul) «Acordar em Lisboa »
«Se réveiller à Lisbonne », pour comprendre son attachement à
la capitale portugaise !
Alors, je n’ai rien oublié, non plus. Ni de mes premiers pas
- encore timides-, lorsque je me suis couchée sur Lugdunum,
pour ne pas blesser la capitale du Rhône… Cette ville de toutes
mes joies d’adulte et, quelques peines vécues aussi…
Donc, j’ai vu. Mais, j’ignore encore ce qu’il me restera à voir !
Rosario Duarte da Costa
Copyright
27/09/2011