La Litterature Française au secours de la politique: Au midi de la pensée (CAmus)

Publié le par Rosario Duarte da Costa

  Hérault : Camus clope au bec, la sèche qui fache

Hérault : Camus clope au bec, la sèche qui fache

28-03-2012

Encore une histoire de cigarette qui met le feu aux poudres. Après la pipe de Jacques Tati inhérente au personnage du cinéaste gommée d'une affiche ou encore les cigarettes de Serge Gainsbourg ou d'Alain Delon jugées indésirables dans le métro parisien  en sera-t-il de même pour le clope d'Albert Camus apparaissant sur la médiathèque de Clapiers dans l'Hérault ?…

www.leparisien.fr 

 

La Littérature Française au secours de la Politique

 

Ce fut en 1980 que j’avais acheté un livre (encore un),

chez Flammarion édité par Gallimard, dans la collection Idées.

Ce livre édité déjà en 1951 (alors que je ne savais même pas

lire, était alité dans la petite bibliothèque du hall d’entré et,

je l’ai pris pour me changer les idées. Car, dans l’Homme Révolté

Camus a étudié justement la situation et les causes de la révolte

humaine.

Je l’ai parcouru non pas relu mais, me vint à l’idée le texte de la

Fin sur « Le midi de la pensée ».

Ne pouvant pas le scanner pour des raisons techniques, je l’ai

dactylographié, pour le partager avec mes amis et lecteurs sur

mon blogue.

Mais, courant d’après midi, j’ai vu une partie du discours du

Président/candidat et, je fus surprise qu’il cite beaucoup

d’auteurs Français et, en particulier des gens de sensibilité

différente. Parmi eux, Aragon, V. Hugo,  Paul Eluard (un

poème sur « les Mots » de ce dernier fut même déclamé par 

N.S à la fin de son discours) et, A. Camus.

Surprise, je me suis dite : qu’est ce qu’il ne ferait pas pour aller

pêcher des voix…

Ça tombe bien. J’avais écrit un article sur « Albert » et, je me

demandais ce qu’il aurait pensé de l’attitude du candidat/président !

Voilà !

 

 

A. Camus

Au midi de pensée

 

Au midi de pensée, le révolté ainsi la divinité pour partager les

luttes et le destin communs Nous choisirons Ithaque, la terre

fidèle, la pensée audacieuse et frugale, l’action lucide,

la générosité de l’homme qui sait. Dans la lumière, le monde

reste notre premier et notre dernier amour. Nos frères respirent

sous le même ciel que nous, la justice est vivante. Alors naît la

joie étrange qui aide à vivre et à mourir et que nous refusons

désormais de renvoyer à plus tard. Sur la terre douloureuse,

elle est l’ivraie inlassable, l’amère nourriture, le vent dur venu

des mers, l’ancienne et la nouvelle aurore. Avec elle, au long

des combats, nous referons l’âme de ce temps et une Europe qui,

 elle, n’exclura rien. Ni le  fantôme, Nietzsche, que, pendant

douze ans après son effondrement l’Occident allait visiter

comme l’image foudroyée de sa plus haute conscience et de

son nihilisme ; no le prophète de la justice sans tendresse qui

repose, par erreur, dans le carré des incroyants au cimetière

de Highgate ; ni la momie déifiée de l’homme d’action dans

son cercueil de verre ; ni rien de ce que l’intelligence et

l’énergie de l’Europe ont fourni sans trêve à l’orgueil d’un

temps misérable. Tous peuvent revivre, en effet, auprès des

sacrifiés de 1905, mais à la condition de comprendre qu’ils se

corrigent les uns les autres et qu’une limite, dans le soleil les

arrête tous.

Chacun dit à l’autre qu’il n’est pas Dieu ; ici s’achève le

romantisme. A cette heure où chacun de nous doit tendre l’arc

pour faire ses preuves, conquérir, dans et contre l’histoire, ce

qu’il possède déjà, la maigre moisson de ses champs, le bref

amour de la terre, à l’heure où naît enfin un homme, il faut laisser l’époque et ses fureurs adolescentes. L’arc se tord, le bois crie. Au sommet de la plus haute tension va jaillir l’élan d’une droite flèche,

du trait le plus dur au plus libre.

In : l’homme révolté

Albert Camus

Rosario Duarte da Costa

Copyright

03/05/2012

 

Publié dans Dialogues

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