La Barque!
Le bateau
glisse
sa mouvance
et entraîne la mer
dans son voyage
Impassible
l’oiseau
regarde
griffe
le rayon
de soleil
La barque
chante
avance
sculptant
des silhouettes
dans l’eau
Le nuage
vert
immobile
l’imagine
danser
sur les vagues
Le brouillard
marche
lentement
et se couche
opprimé
Le soleil
se réveille
somnambule
se lève
sourit
à la vie
La mer
S’étire
étend son corps
au soleil
l’embrasse
sourit
Elle se tord
se cambre
avance
se dilate
écume
agrippée aux étoiles
cachés dans le ciel
Puis
Elle se lève
regarde l’horizon
se roule
s’enroule
se redéroule
se lave
s’habille
redessinant son corps
derrière les falaises
Quand
-au cri des mitraillettes-
elle sursaute
tombe sur le côté
pleure
hurle
au regard du sang
dilué dans ses eaux
puis,
elle se relève
mais, déjà,
le sang avance
fou
s’éparpille
dans un crépitement immense
et atterrit sur la plage
Il se propage
et gonfle
à une allure hallucinante !
De la grande bouche de la mer
ressort le sang
le feu
la lave mousseuse
qui coule au vent
et s’immole devant des Dieux
anciens et à venir
Au loin
sur un bateau mélancolique
-devenu désormais ombre-
reste la trace des fils d’Ulysse.
Rosario Duarte da Costa
Copyright
Auteur des photos: Carlos de Oliveira www.olhares.com