Il n'y a rien...
Il n’y a rien !
Rien que des bateaux
remontant le fleuve
de notre pensée…
Rosario Duarte da Costa
29/06/1997
José Matos
zambujeira do mar
Tu veux
être
le soldat
qui prend la relève
écrivant
des mots
sur la feuille
vierge
pour témoigner
au-delà du temps
lorsque
l’ombre
du matin
s’assoit
sur la véranda
de tes yeux
aveuglés
par tant de lumière
ton regard
coule
en quête
d’un nouvel
horizon
voilà la mer
en fureur
et tu entends
un cri
du vent
à bout de souffle
tapant la pierre
sous un ciel
encore inachevé
la mer avance
vers toi
sous les rails
d’un soleil
torride
crépitant le feu
qui traverse
toutes les murailles
de ta pensée
intimidés
les oiseaux se plient
tournoyant
en spirale
sur la terre
mûre
puis se posent
sur les bras
enfumés
de l’arbre
recroquevillé
contre la pierre
à l’heure où
nos visages
argileux
se ferment
fatigués
par l’usure
tes yeux
peignent
des océans
d’irrésistible
espérance
nous courons
sur les branches
d’un temps vide
et la pierre éclate
en granulés
de sable irisés
pour remplir le lit
asséché
de la rivière
alors
tu te regardes
dans les miroirs d’eau
comme si
tu voulais
garder pour toujours
ton image
de soldat
de l’ombre !
Rosario Duarte da Costa
12/07/1997
Photo Martia Dias( Milfontes)
photo de Joao Palmela