L'échiquier de nos vies
Photo extraite de mediatico.com
Tant d’hommes de pierre
A défigurer les fossiles aux âges inconnus
Tant de raisons qui s’en vont
Mourir dans le flux de la mer
Insensée
Qui se retourne
Sur la jonque chinoise où
Nous avions sculpté nos baisers
Pour les fondre à la chaleur de nos peaux
Souviens-toi…
De nos paroles échangées
Ce matin-là- en soupirs,
Du feu allumé avec sa mouvance
Cadencée
Des fontaines d’étoiles à jaillir
Parfumant l’air
Et du cri des oiseaux
Dans leur longue marche
Amoureuse
Souviens-toi encore une fois…
Ce n’est pas clair
Le jour a rompu
Devant l’arbre gracieux
Qui se dresse isolé
Sur les plages du vent
Le matin est parti mystérieux
Descendre l’escalier du soir
Comme une chevauchée vers l’oubli
La nuit est venue pluvieuse et amère
Elle a découpé la traînée de fumée
En rubans de larmes boiteuses
La tempête a sévi sur un large territoire
Et l’automne névrosé s’en est allé loin
-Vers l’exil -
En quête d’un nouvel horizon
Comme une puissante poussée vers l’oubli
L’air a ouvert sa grande bouche
Aux oiseaux de nuit- défigurés
Depuis
Nos cœurs sont remplis de neige
Le miroir a rangé les souvenirs
Dans les tiroirs du temps
Couverts de taffetas et dentelles
Qui viendront un jour s’assoir
Sur l’échiquier de nos vies
Rosario Duarte da Costa
05/01/1997
(copyright)