L'échiquier de nos vies

Publié le par Rosario Duarte da Costa

Jonque, Hong Kong
Photo extraite de mediatico.com


Tant d’hommes de pierre

A défigurer les fossiles aux âges inconnus

Tant de raisons qui s’en vont

Mourir dans le flux de la mer

Insensée

Qui se retourne

Sur la jonque chinoise où

Nous avions sculpté nos baisers

Pour les fondre à la chaleur de nos peaux

 

Souviens-toi…

                        De nos paroles échangées

                                   Ce matin-là- en soupirs,

                        Du feu allumé avec sa mouvance

                                   Cadencée

Des fontaines d’étoiles à jaillir

            Parfumant l’air

Et du cri des oiseaux

Dans leur longue marche

Amoureuse

 

 

Souviens-toi encore une fois…

 

Ce n’est pas clair

Le jour a rompu

Devant l’arbre gracieux

Qui se dresse isolé

Sur les plages du vent

 

Le matin est parti mystérieux

Descendre l’escalier du soir

Comme une chevauchée vers l’oubli

 

La nuit est venue pluvieuse et amère

Elle a découpé la traînée de fumée

En rubans de larmes boiteuses

 

La tempête a sévi sur un large territoire

Et l’automne névrosé s’en est allé loin

-Vers l’exil -

En quête d’un nouvel horizon

Comme une puissante poussée vers l’oubli

 

L’air a ouvert sa grande bouche

Aux oiseaux de nuit- défigurés

 

Depuis

Nos cœurs sont remplis de neige

Le miroir a rangé les souvenirs

Dans les tiroirs du temps

                        Couverts de taffetas et dentelles

Qui viendront un jour s’assoir

Sur l’échiquier de nos vies

 

Rosario Duarte da Costa

05/01/1997

(copyright)

 

Publié dans Poésie

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