Tabucchi est Mort!

Publié le par Rosario Duarte da Costa

A Luz de Lisboa !!!!!

Auteur: Mário Rolo"olhares.com" 



 

Tabucci est Mort!( 1943-2012)

 

Voilà l’italien le plus portugais, le plus portugais des portugais,

l’auteur qui a réussi à pénétrer l’oeuvre de Fernando Pessoa, qui

vient de s’éteindre à Lisboa à l’âge de 68 ans, cette ville qu’il aimait tant !

Marié à Maria José de Lencastre, António Tabucci fut un anticorruption, un antifasciste, un homme de rigueur, et de droiture!

Il rejoint Saramago et Pessoa! 

 

Tabucchi encore lui…

 

 

J’ai lu un article de Tabucchi dans le Magasine Littéraire et,

l’écrivain répondait à une question posée par le journaliste :

«  On écrit c’est une façon d’apprivoiser la mort. Mais on

pourrait dire aussi que l’on écrit parce que l’on a peur de la vie. »

 

Mensagem/Message

 

Ce mot me fait penser à Fernando Pessoa…car, il a écrit un

livre adressé à la jeunesse portugaise d’alors, avec ce titre !

Comme Pessoa, j’ai deux faces : celle qui se retourna vers le

passé et l’autre qui guette l’avenir…

 

Ainsi, l’auteur évoque sa Patrie: (le blason, ses champs ; les

châteaux et les mythes. Mais aussi des hommes et des femmes

qui ont marqué l’histoire : rois, hommes célèbres ; le drapeau,

les grands navigateurs ; mais aussi il écrit des prières.

 

Voici un des poèmes : (page 73)

Prece/Prière

 

Senhor, a noite veio e a alma é vil.

Tanta foi a tormenta e a vontade!

Restam-nos hoje, no silêncio hostil,

O mar universal e a saudade.

 

Mas a chama, que a vida em nós criou,

Se ainda há vida ainda não é finda.

O frio morto em cinzas ocultou:

A mão do vento pode erguê-la ainda.

 

Dá o sopro, a aragem-ou desgraça ou ânsia-,

Com que a chama do esforço se remoça,

E outra vez conquistaremos a Distância-

Do mar ou outra, mas que seja nossa!

In: Mensagem

de Fernando Pessoa

 

Traduction du Poème:

 

Seigneur, la nuit est venue et l’âme est vilaine,

Tant fut notre tourmente et volonté !

Il nous reste aujourd’hui, le silence hostile,

La mer universelle et la saudade.*

 

Mais la flamme, que la vie a créée en nous,

Si encore il y a de la vie elle n’est pas finie.

Le froid mort en cendres a occulté :

La main du vent qui pourra encore la soulever.

 

Donne le souffle, l’air- ou disgrâce, ou l’anxiété-,

Avec laquelle la flamme de l’effort se transporte,

Et de nouveau nous conquerrons la Distance-

De la mer ou une autre, mais qui nous appartienne !

Traduit par : Rosario Duarte da Costa

Copyright

02/08/2010

 www.liberation.fr

 

Culture Hier à 17h14
L'écrivain italien Antonio Tabucchi est mort

 

 

Le grand écrivain italien Antonio Tabucchi, décédé dimanche à Lisbonne, et qui a souvent privilégié dans ses oeuvres les histoires d'antihéros comme dans ses romans les plus connus "Nocturne indien" ou "Pereira prétend", était sans doute le plus européen des écrivains italiens.

Ce Toscan francophone avait une seconde patrie: le Portugal. Tabucchi était le traducteur et le spécialiste de l'un des plus grands écrivains de ce pays, le poète Fernando Pessoa.

Tabucchi était aussi un écrivain engagé, connu en Italie pour son opposition radicale à l'ex-chef de gouvernement Silvio Berlusconi.

L'auteur aimait les histoires courtes --"une forme fermée comme le sonnet"-- et ses nombreux romans écrits d'une écriture limpide avaient pour sujet des personnages sans envergure dont le destin bascule avec un voyage ou une rencontre.

"Les gens qui doutent souvent ont quelquefois une vie plus pénible et épuisante, mais ils sont vivants (...) Je n'aime pas les personnages dont les vies sont pleines, satisfaisantes", avait résumé l'écrivain aux petites lunettes rondes et au crâne dégarni, dans un entretien au Courrier de l'Unesco.

Né le 24 septembre 1943 à Pise (centre), ce fils unique d'un marchand de chevaux avait fait ses études de lettres et de philosophie en Toscane, avant de voyager en Europe sur les traces de ses auteurs préférés.

Au retour d'un séjour à Paris, il déniche Gare de Lyon un recueil signé de Pessoa (1888-1935) qui contient le fameux poème "Bureau de tabac".

Bouleversé, il se passionne pour le pays de Vasco de Gama, où il rencontrera son épouse et dont il apprendra la langue et la culture pour l'enseigner en Italie.

Mais son premier roman, "Place d'Italie" (1975) est situé dans son pays natal. Tabucchi y revisite l'histoire de l'Italie à travers ses perdants, en dressant le portrait de trois générations d'anarchistes toscans, depuis la période garibaldienne jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.

Après plusieurs autres écrits, dont "Le fil de l'horizon" --où l'employé d'une morgue cherche à tout prix à mettre un nom sur un cadavre--, l'auteur connaît son premier succès hors des frontières avec "Nocturne indien" (1984).

Ce roman, salué par le Prix Médicis en France et qui a inspiré un film au Français Alain Corneau, raconte le voyage aux allures de vagabondage d'un homme parti à la recherche d'un ami disparu, mais qui poursuit finalement la quête de sa propre identité, comme la plupart des personnages du romancier.

Avec "Requiem" (1992), une errance à Lisbonne écrite en portugais, puis "Pereira prétend" (1994), dont la trame se déroule sous la dictature de Salazar, Tabucchi affirme définitivement sa fascination pour sa seconde patrie.

Pereira, journaliste catholique dont l'auteur raconte la prise de conscience vers l'antifascisme, deviendra un symbole de la liberté d'information dans le monde entier mais aussi le porte-drapeau de la lutte contre l'arrivée au pouvoir de Silvio Berlusconi en Italie, en 1994. Le roman a été adapté au théâtre.

Dans "Tristan meurt" (2004), Tabucchi fustigeait l'Italie berlusconienne à travers un vieil homme mourant qui se confie à un ami.

Au-delà de la situation italienne, l'écrivain estimait que "la démocratie n'est pas donnée". "Il faut la surveiller et demeurer vigilant", soulignait celui qui a été l'un des membres fondateurs du défunt Parlement international des écrivains (PIE), créé en 1993 pour aider les auteurs cibles de menaces terroristes.

Tabucchi, qui a enseigné en France et participé à la traduction de ses romans dans ce pays, était un amateur de bonne chère, dont la vingtaine de livres a été traduit en 40 langues.

Père de deux enfants, il a longtemps enseigné la littérature portugaise à Sienne et publiait régulièrement des chroniques dans la presse italienne.

(AFP)

 

 

Rosario Duarte da Costa

Copyright 

26/03/2012 

 

 

 

 

Publié dans Auteurs Lusophones...

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